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Hissein Habré a été conduit hier matin aux Chambres africaines extraordinaires pour y subir un interrogatoire d’identité. Amené de force devant le président de la Chambre africaine d’Assises, selon son avocat, Hissein Habré a refusé de répondre aux questions du juge. Mais, les Cae réfutent une comparution forcée.

Hissein Habré reste intraitable. Il avait annoncé qu’il ne romprait jamais le silence devant les Chambres africaines extraordinaires (Cae). Convoqué hier devant les Cae pour son interrogation préalable, Habré a refusé de répondre aux questions du président de la Chambre africaine extraordinaire d’Assises, Gberdao Gustave Kam. Cette séance d’interrogatoire entre, selon Marcel Mendy, chargé de communication des Cae, dans le cadre normal de la procédure. «Sur la base de l’Article 244 du code de procédure pénale, le juge devait l’appeler pour l’interroger sur son identité», indique-t-il. 

En compagnie de ses avocats, il a refusé de répondre à toutes les questions. Joint par téléphone, son avocat, Ibrahima Diawara, confirme cette info tout en expliquant les raisons de ce silence. «L’inter­rogatoire a duré une vingtaine de minutes, Hissein Habré a gardé le silence comme à son habitude. C’est l’attitude qu’il avait adoptée depuis le début du procès. Parce que la manière dont l’instruction a été menée ne nous convainc pas. Nous ne participons pas à cette procédure qui est conduite comme une affaire politique et non judiciaire», dénonce-t-il. Revenant sur le déroulement de l’interrogatoire, M. Diawara condamne l’attitude adoptée par les Chambres africaines extraordinaires pour faire comparaître son client. «Nous sommes un peu choqués par la manière dont les choses se sont déroulées. Hissein Habré a été pris de force par une dizaine d’éléments pénitentiaires qui l’ont amené de force de la prison du Cap Manuel où il était», déplore-t-il. 
Malgré tout, le face-à-face avec le juge a eu lieu dans la salle des avocats située au rez-de-chaussée de l’immeuble. Et non dans le bureau du juge. Pourquoi ? «Parce qu’ils n’ont pas eu le courage de le porter de nouveau face aux journalistes qui étaient présents.» Pendant l’interrogatoire son nom, son prénom lui avaient été demandés et s’il veut être jugé avec ou sans avocat. «Ce ne sont que de simples formalités prévues pour les audiences devant les Assises», poursuit Ibrahima Diawara qui attend le jour de l’ouverture du procès.
Dans un communiqué, les Cae expliquent les péripéties de cette comparution : «Hissein Habré a été extrait ce jour (hier) de la Prison du Cap manuel aux fins de comparution. En présence de ses avocats, il a gardé le silence durant toute la séance, choisissant de ne répondre à aucune question.» Par contre, les Cae précisent «qu’il n’a pas été contraint à comparaître». «L’ordre d’extraction délivré par le Parquet a été exécuté par les éléments de l’administration pénitentiaire sans heurts ni violences», précisent les Cae.
Il faut rappeler que l’ouverture du procès de Hissein Habré est prévue le 20 juillet prochain. Il est poursuivi pour des crimes présumés de guerre, contre l’humanité et torture. Nonobstant la lourdeur des délits visés, les avocats de l’ex-chef d’Etat tchadien ne vont pas changer de stratégie de défense. «S’ils veulent ils n’ont qu’à le menotter et l’amener à la barre», fulmine Me Ibrahima Diawara.

source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/interrogatoire-d-identite-devant-les-cae-habre-muet