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L'expansion des terres nues ou à faibles couvert végétal, la salinisation, l'affaiblissement des sols et terres arables, ainsi que les sols à forte teneur en acide sulfurique, ont des conséquences néfastes sur la vie économique des populations avec, à la clé, une baisse drastique des productions agricoles. C'est pour y remédier que la coopération Sénégal-Japon expérimente depuis deux ans un projet de lutte contre la dégradation des terres et de promotion de leur valorisation dans quatre départements des régions de Kaolack et Fatick, pour un montant d'environ 2 milliards 500 millions de F Cfa.

 

Plus de 80% du territoire national sont concernés ou exposés au phénomène de dégradation des sols. Le constat est du colonel Amady Ndiaye, représentant du Directeur des eaux, forêts et chasses. Il s’exprimait hier, mardi 1er avril 2014 lors du séminaire national de partage du bilan à mis parcours du bilan à mis parcours du projet de renforcement des capacités pour le Contrôle de la dégradation des terres et promotion de leur valorisation dans les zones de sols dégradés (CODEVAL). 
 
Cette situation de dégradation est visible à travers l’expansion des terres nues ou à faibles couvert végétal, de la salinisation, l’affaiblissement des sols et terres arables, ainsi que les sols à forte teneur en acide sulfurique, ont des conséquences néfastes sur la vie économique des populations avec à la clé, une baisse importante de production agricole. Pour y remédier, la coopération Sénégal-Japon expérimente depuis deux ans un projet de lutte contre la dégradation des terres et de promotion de leur valorisation dans les régions de Kaolack (départements de Kaoloack et de Nioro) et Fatick (départements Fatick et de Foundiougne). Donc, même si la problématique de dégradation des sols caractérise tout le Sénégal, le projet qui a démarré en 2011 s’intéresse au bassin arachidier. «Mais, la volonté c’est d’étendre ses pépinières à la région sud, comme c’est le cas pour Saint-Louis et Louga», a annoncé le colonel Amady Ndiaye.
 
Selon Kazunao Shibata, Chef de bureau de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) au Sénégal, le Japon s’engage à accompagner ce projet de coopération technique pour un montant d’environ 5 millions de dollars, soit à peu près 2 milliards 500 millions de F Cfa. «Nous sommes là pour accompagner ce projet CODEVAL de la coopération technique japonaise qui s’inscrit dans l’un des axes stratégiques nationales du secteur de l’environnement, à savoir la lutte contre la désertification et la dégradations des terres». Et, à mis parcours, un certains nombre d’activités ont été expérimentées sur le terrain au niveau des sites pilotes, notamment les technique et mesures relatives à la lutte contre la dégradation des terres et la promotion de leur valorisation (lutte mécanique, reboisement, amélioration de la fertilité des sols, création des revenus), a-t-il noté.
 
Stop à la politique de «l’éternelle assistance» 
 
Pour mieux apprécier la situation de dégradation des sols, «nous avons fait une cartographie de la situation de dégradation des sols avec une technologie de télédétection. Ce qui nous permis d’établir plusieurs calques sur la situation de dégradation, par exemple la salinisation par rivière, fleuve, mais aussi la dégradation par sol», histoire de connaître «exactement l’état des terres tout en poursuivant la sensibilisation, l’information et le renforcement des capacités. Nous avons aussi développé plusieurs technologies sur la lutte contre l’érosion et la dégradation, par exemple, contre la salinisation. Nous avons reboisé des arbres et plantes résistants au phénomène pour améliorer la situation. En plus des séances d’information et renforcement des capacités, nous vulgarisons les technologies», a expliqué M. Shibata. 
 
A sa suite, Tomoyuki Ono, Premier secrétaire de l’Ambassade du Japon au Sénégal, a souligné que le secteur de l’environnement et de l’écologie occupe une place importante dans l’économie en ce sens qu’il est transversal. C’est un des 8 piliers majeurs de l’intervention et de la politique d’assistance japonaise au Sénégal. D’ailleurs, depuis 1991, le Japon a investi 14 milliards dans les projets de reboisement et aménagement des pépinières. A en croire Tomoyuki Ono, dans le cadre du CODEVAL, «la leçon à tirer c’est qu’il ne s’agit plus d’un travail dans les bureaux, mais de mettre désormais en application les actes». Toutefois, convaincu que «la coopération c’est aussi des actions simultanées» il a invité à plus de partage d’expériences. «La coopération ne signifie pas une assistance permanente, mais des actions simultanées, des échanges d’expériences», a-t-il dit.
 
Assurer la relève au niveau locale
 
Pour le colonel El Hadji Macodou Diagne, coordonnateur national du projet CODEVAL, le choix des deux régions s’explique par le fait qu’elles connaissent un phénomène de dégradation (des sols) très avancé du à la salinisation des terres, entrainant un amenuisement des terres cultivables. Ce qui pose un sérieux problème. C’est pourquoi, entre autres mesures, il est question de permettre aux différents acteurs de poursuivre leurs activités à la fin du projet. Car, à l’instar de tout projet, CODEVAL a une durée de vie limité. Et, l’environnement étant une compétence transférée, les collectivités locales sont impliquées dans la mise en œuvre parce qu’investies de pouvoirs pouvant assurer la pérennité des actions sur le terrain.
 
Le projet concerne les agents forestiers des 4 départements choisis, 100 villages localisés dans la zone prioritaire et 20 villages pilotes, soit 5 villages dans chacun des 4 départements cibles du projet. La population cible est d’environ 60 mille habitants vivants en milieu rural. Le projet sera mis en œuvre sur une durée de 5 ans (du 4 mars 2011 au 3 mars 2016). Après l’identification des techniques et mesures puis l’expérimentation et la capacitation des acteurs (au niveau des 20 sites pilotes), le projet va entamer sa phase de démultiplication au niveau des 80 sites prioritaires et à l’échelle de toute la région. Seulement, CODEVAL, qui n’est pas un projet de réalisation des activités physiques, a pour objectif le «renforcement des capacités des ressources humaines (agents forestiers, population, collectivités locales etc.) pour que les activités de lutte contre la dégradation des terres et de promotion de leur valorisation soient réalisées continuellement par les populations elles-mêmes avec l’appui des agents forestiers, des collectivités locales et des autres partenaires locaux après la fin du projet».
source: http://www.sudonline.sn/2500-milliards-du-japon-pour-la-desalinisation-des-terres-du-sine-saloum_a_18251.html