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Les chauves-souris sont accusées des maux et même de transmettre des maladies mortelles. Elles seraient en effet le réservoir de virus tels qu’ébola, marburg, nipah, rage. Pis, elles sont soupçonnées de contaminer aussi bien les hommes que les animaux. D’après un communiqué, parvenu au Quotidien, le chercheur Mathieu Bourgarel au  Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) a remarqué que «les chauves-souris sont en nombre d’espèces, la 2ème famille de mammifères après les rongeurs. On en répertorie en effet plus de 1000 espèces. Seuls mammifères volants, elles peuvent se déplacer rapidement et sur de longues distances».

Ces chauves-souris sont perçues un peu partout dans le monde, mais plus particulièrement en Afrique et en Asie du Sud-est où plusieurs espèces frugivores ou insectivores se regroupent dans les grottes et espaces boisés. On sait à leur bénéfice, que les chauves-souris sont d’efficaces pollinisateurs dans la nature et qu’elles peuvent dévorer environ 25% de leur poids en insectes. Mais, ce sont aussi de redoutables acteurs dans la transmission des agents pathogènes. 
Mais le chercheur au Cirad, Bourgarel, précise que «tous les mécanismes de contamination ne sont pas encore connus» avant de faire comprendre que  «toutefois, les chauves-souris souillent les végétaux par leurs fluides corporels. Les fruits infectés sont ensuite mangés par les populations humaines et animales». 
Sur ce, des recherches sont en cours, indique le communiqué. «Nous menons de véritables enquêtes policières pour mieux comprendre comment circule un agent pathogène. Après l’apparition d’une épidémie, il est important de trouver la première personne contaminée et comprendre comment elle a été infectée. Il faut aussi rechercher l’agent infectieux chez toutes les espèces animales potentiellement en contact avec les populations humaines. C’est un travail ardu et difficile, car le plus souvent, on ne décèle chez la chauve-souris, que des fragments de virus», a prévenu M. Bourgarel.  
Les recherches s’orientent vers la détermination des facteurs d’émergence d’une maladie, la circulation des virus et les risques sanitaires encourus. Pour ébola, il existe un phénomène cyclique dans l’apparition des épidémies chez l’homme : tous les 5 à 6 ans environ. Il précise : «Ce phénomène pourrait être lié à des cycles particuliers de fructifications des arbres entraînant des regroupements massifs de chauves-souris.» Mais le chercheur Mathieu Bourgarel précise que de nombreux facteurs peuvent influer sur les rôles de réservoir et de vecteur des chauves-souris.  
Les chercheurs ont récemment mis en évidence que le nombre d’espèces de virus dépend du poids, de la taille et de la forme de l’aire de distribution de l’espèce de chauves-souris.
D’après M. Bourgarel, ce travail a été réalisé en partenariat avec le Centre international de recherche médicale de France ville-Gabon (Cirmf) et l’Ird. «Une fois capturées, les chauves-souris sont prélevées. Tous les échantillons collectés avec d’extrêmes précautions sont ensuite envoyés pour analyse dans des laboratoires spécialisés de haute sécurité en Afrique comme le Cirmf au Gabon mais aussi en Europe à l’Institut de virologie de Bonn (Allemagne)», a-t-il expliqué.

Stagiaire

 

SOURCE:http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/item/32931-r%C3%A9v%C3%A9lations-de-recherches-men%C3%A9es-par-le-cirad--ce-danger-nomm%C3%A9-chauve-souris