En bon "fils" de Me Abdoulaye Wade, le président de la République aime les bains de foule et le contact direct avec ses administrés. C'est d'ailleurs, reconnaissent tous les analystes, une des clés de sa fulgurante et "inattendue" ascension à la tête du pays. Pour ne pas perdre le fil avec les populations qui commencent à se poser des questions et à s'impatienter, 28 mois après son accession à la magistrature suprême, Macky Sall va renouer le contact. Il prépare une tournée à l'intérieur du pays, qu'il a sobrement appelée "visites économiques". En réalité, il va profiter de ces visites pour faire de la politique. Première étape : le nord du pays
Réduction du mandat présidentiel : Le choix référendaire est bizarre d'autant plus que l'enjeu est inexistant, selon Thierno Bocoum
Depuis que le président de la République a émis le choix de réduire son mandat par voie référendaire, les opinions des acteurs politiques, favorables ou défavorables par rapport à la question, pleuvent. Thierno Bocoum, en ce qui le concerne, déplore le retard accusé par Macky Sall pour respecter sa promesse avant de s'interroger sur l'opportunité du référendum opté par le chef de l'Etat.
"Notre conviction est qu'en promettant au peuple qu'il (Macky Sall, ndlr) allait réduire son mandat de sept à cinq ans, il ne pouvait expliquer cette posture péremptoire qu'à travers une majorité parlementaire en vue et qui ne rechignerait pas à lui faire passer cette promesse par la même procédure qui avait abouti à l'allongement de la durée du mandat à sept ans", a dit Thierno Bocoum. Il considère que "le choix du référendum avec le coût important que cela implique, dans un tel contexte de morosité économique, est quand même bizarre d'autant plus que l'enjeu référendaire est inexistant".