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Abdoulaye wadeLe sémillant et téméraire ancien président sénégalais, Abdoulaye Wade, vient de prouver à travers son retour triomphal et  mouvementé de vendredi dernier, qu’il n’est décidément pas prêt à prendre la retraite politique. De Paris où il s'était retranché depuis près de deux ans, le prédecesseur de Macky Sall, âgé de 88 ans (certains lui en donnent volontiers plus), déclarait le 23 avril dernier, sur les ondes de RFI, se porter bien ajoutant même qu’il avait fait un check-up avant d’entamer son dernier voyage sur Dakar. 

Le ‘’vieux’’, comme l’appellent affectueusement ses partisans, trépignait depuis longtemps d'impatience d'en découdre avec ses adversaires qu'il accuse d'avoir pris son fils en otage.
 
A travers le discours qu’il sert depuis son retour et lors de ses visites aux chefs religieux, on sent qu’il est venu à Dakar en découdre avec le régime de Macky Sall parce qu'il estime que son ancien premier ministre a franchi la ligne rouge qu'il lui avait fixé dès sa conférence de presse du 25 mai 2012.  En effet ce jour-là il déclarait, parlant de Macky Sall : 

« Je me permets de lui faire une recommandation parce que je ne suis pas n’importe qui. Je suis le chef du parti le plus important du Sénégal. Je connais énormément de choses, je ne vous dis même pas le 10ème de ce que je sais. Alors je lui fais une recommandation. Pendant toute la campagne électorale, vous avez surveillé votre langage, vous n’avez pas insulté une seule fois, vous m’avez traité avec déférence. Je souhaite avoir avec vous des relations normales. Première recommandation : quand quelqu’un vient vous dire Wade, etc... ou vous parler de mon entourage, mes amis, mes anciens ministres…De grâce, demandez un dossier et vous vérifiez vous-même si c’est vrai. Sinon je vais réagir et c’est après seulement que Macky Sall va dire ah je ne savais pas, mon ministre m’a trompé, je vais le mettre à la porte. Non, je ne veux pas de ça. Moi je me connais, donc quand quelqu’un lui dit Wade a fait ça, il n’a qu’à dire donnez-moi un dossier que je contrôle moi-même. Et qu’il dise à son collaborateur de ne pas en parler avant que lui il ne donne le feu vert. En ce moment-là il n’y a pas de problème, au lieu de laisser ses collaborateurs l’engager dans des voies qu’il aurait à regretter par la suite. Je suis sûr que Macky Sall ne sait pas que le ministre de la justice avait demandé que Madame Wade soit convoquée par le procureur de la république. Si le procureur l’avait placé sous mandat de dépôt, vous vous rendez compte ? Macky Sall n’est pas au courant, je crois hein, je lui donne le préjugé favorable, parce que je ne comprendrais pas les égards qu’il a pour moi et pour Madame Wade. Mais mon expérience me dit qu’il faut toujours contrôler. Je ne veux pas non plus qu’on s’attaque à mes collaborateurs, sauf s’il y a des raisons.  

Ma deuxième recommandation c’est qu’on arrête toutes ces accusations. Et pour cela ou on fait des audits et les coupables seront déférés devant les tribunaux ou bien en ce qui me concerne moi et mes collaborateurs, je propose la constitution d’un jury d’honneur de 5 ou 7 membres anciens présidents d’Afrique pour venir vérifier, faire des enquêtes et tirer les conclusions et on arrête les accusations. Parce que ces accusations que l’on fait tous les jours portent atteinte à l’image du Sénégal et à son économie. Un mot peut ruiner un pays. Moi je dis un mot c’est pas le Sénégal qui sera ruiné mais toute l’Afrique de l’Ouest ».

Macky Sall a donc ignoré ces recommandations et le vieux a vu rouge, d'où cette déclaration : « Dina ko fi jeelé parce qu’il veut détruire le Sénégal. Au lieu de résoudre les problèmes des populations, Macky Sall s’est laissé manipuler par six incompétents qui l’ont poussé vers ce qu’on appelle la traque des deniers publics consistant à arrêter mes responsables tels qu’Aïda Ndiongue, Ndèye Khady Guèye, Karim Wade et autres… ».
 
Ici on voit bien que quelque part Wade pense que ces « six incompétents » qui entourent Macky, des personnes qui l'ont pourtant porté au pouvoir en 2000, sont pour quelque chose dans le raidissement de la position de l’actuel chef de l’Etat.
Abdoulaye Wade est venu en messie, déclarant : « C’est de l’étranger où j’étais, que j’ai entendu les cris de détresse des Sénégalais. Les bourses des étudiants leur ont été retirés, les machines ont été confisquées aux cultivateurs et les véhicules des marabouts et chefs religieux repris. Fouler tous ces acquis démocratiques c’est mal connaître les Sénégalais et, sous peu, Macky verra les résultats de ses erreurs. Il faut que Macky Sall décode et réponde à cette mobilisation, sinon le réveil sera dur. Ce sont des millions de Sénégalais qui sont dans les rues alors qu’il est minuit passé. Si Macky Sall ne veut pas reconnaître ça, il risque de trébucher ».
 
Le « Pape du Sopi » qui demandait publiquement des comptes à Idrissa Seck, en juillet 2005, en expliquant aux femmes du PDS : « Vous dites à quelqu’un de prendre de l’argent et de vous acheter telle chose pour 2000 fcfa à la boutique. Il revient vous dire qu’il a pris 10 000 fcfa. Vous êtes en droit de lui demander ce qu’il a fait des 8000. Voilà tout ce qu’il y a entre Idrissa Seck et moi », n'a jamais permis qu'on fouille dans les affaires de son fils. 
 
Macky Sall en sait quelque chose depuis le refus catégorique, par lettre du 12 octobre 2007, de Wade de voir Karim convoqué devant  l’Assemblée nationale pour parler des travaux de l’ANOCI pour accueillir, en 2008, le sommet de l’OCI.
Abdoulaye Wade est convaincu que son fils, qu’il crédite de suffrages pouvant lui permettre de participer au deuxième tour de la présidentielle de 2017, est victime d’une cabale politique.
« Un procès c’est toujours risqué en Afrique mais je suis un vieil avocat habitué à des procès politiques et j’avais l’habitude de dire à mes clients : « Un procès politique ne se gagne pas devant les magistrats, mais il se gagne devant l’opinion ».
« Moi-même j’ai été jugé dans des procès politiques et le pouvoir a été très gêné et comment s’en sortir ? Un jour on m’a condamné le mercredi et le vendredi matin à 10h l’Assemblée nationale était convoquée pour voter une loi d’amnistie et me laver totalement, parce que le pouvoir était gêné. Macky Sall peut aussi faire pareil cinéma », déclare-t-il sans sourciller.
 
Abdoulaye Wade demeure en effet convaincu qu’avec la pression de la rue et des négociations en coulisse, il peut tirer son fils Karim d’affaires. 

source: http://www.seneweb.com/news/politique/abdoulaye-wade-attend-demain-pour-prendr_n_124634.html