Ce qui pousse les jeunes de Vélingara à aller vers l'extérieur, ce n'est pas un manque d'emploi, le secteur de l'agriculture en offre beaucoup, mais, indique-t-il, «c'est parce qu'ils ont vu que les émigrés reviennent avec beaucoup plus de moyens et construisent de belles maisons». Dans le département de Vélingara, dit-il, «tous les beaux édifices immobiliers appartiennent à des émigrés, près de 90% des constructions sont leurs œuvres. Vous allez au champ, ce sont encore eux qui y investissent. C'est cela qui motive le départ de ces jeunes vers l'émigration», a indiqué M. Sène rappelant : «J'étais fonctionnaire, mais j'ai démissionné de mon poste. De ce que je gagnais du 1 er janvier au 31 décembre, je n'économisais rien et au contraire, j'avais des dettes. Les salaires passent par l'escalier, les besoins eux prennent l'ascenseur. Je me retrouvais dans mon compte avec zéro franc».
Il faut dire cependant que le développement ne passe pas forcément par l'émigration, selon M Sène qui soutient que ce n'est pas seulement le fait de rester dans un bureau et travailler qui peut rapporter de l'argent et développer la localité qui regorge de potentialités». Celui-ci cite les acquis de la zone pour dire qu'elle renferme «deux barrages qui font plusieurs millions de mètres cubes d'eau disponibles en hivernage comme en saison sèche et des milliers d'hectares de terres cultivables et de zones à aménager ». Donc autant de potentialités pour développer le département de Vélingara et même la région de Kolda, note-t-il, non sans relever que dans le département de Vélingara, ce sont les infrastructures qui dépendent de l'Etat qui y manquent véritablement.
Source Le Populaire