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samedi, 15 août 2015 00:00

Sénégal - Transrail- une société ferroviaire dans l’agonie

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iGFM –  Enquête igfm (Thiès)  La société, Transrail concessionnaire de l’Axe ferroviaire Dakar-Bamako traverse une situation très difficile depuis octobre 2003. Cette concession, signée sur des bases nébuleuses, n’a jamais permis de mettre la société ferroviaire  héritière de la SNCS sur des rails. Avec le précédent régime du Président Abdoulaye  Wade, Transrail a connu de profondes mutations.  Mise en gérance une première fois sous la responsabilité de CANAC-GETMA, une société canadienne moribonde et  en faillite. Et depuis la société vit des difficultés qui ne disent pas leur nom. Pour en savoir un peu plus, nous avons effectué ce dossier d’enquête.

 

 

Ce qui serait à l’origine des problèmes de Transrail !

 

 

Au moment où les autorités de notre pays procédaient à la privatisation du chemin de fer, selon notre interlocuteur, « la SNCS n’avait besoin que d’investissements consolidant. Aussi, force est de reconnaître que le choix du partenaire stratégique n’est pas le plus indiqué, encore moins le plus pertinent d’autant plus que CANAC était en liquidation lorsque l’Etat du Sénégal lui cédait le chemin de faire en 2003. C’est ce mauvais choix qui est à l’origine de la cascade de cessions intervenue dans la concession. De Transrail de CANAC-GETMA à SAVAGE, sous la responsabilité du groupe ADVENS qui est actuellement le concessionnaire de référence et l’actionnaire majoritaire ».

En 2006, par exemple, renseigne-t-il, « pour des raisons de politique politicienne,  le régime d’Abdoulaye Wade,  a repris d’une manière unilatérale, la concession à SAVAGE pour la donner à ADVENS  avec des avantages exceptionnels. Le Président Abdoulaye Wade en signant l’annexe C et ces avantages, c’était juste pour faire plaisir à l’ami de son fils (Abass Jaber).

En signant l’annexe C, le Sénégal a cédé en subvention le matériel ferroviaire d’une valeur de 6 Milliards à l’actionnaire majoritaire. La concession étant globale, les infrastructures et le matériel se retrouvèrent à la charge de l’actionnaire »

Aujourd’hui qu’on parle de conciliation, « de débloquer cinq (05) milliards de francs CFA pour réinvestir sur le taureau qui est presque a terre c’est-à-dire une entreprise qui a une perte cumulée d’exploitation de 33 milliards de francs CFA. Une dette de 51 milliards FCFA dont 21 milliards à cour terme et 30 milliards emprunt, c’est du dilatoire. Même si nous saluons l’ambition et l’engagement du président de la République, son Excellence Macky Sall à relancer le chemin fer de la même manière avec l’octroi de moyens au train rapide de AIDB et aux autres projets, nous réclamons autant pour Transrail.

Les bons et mauvais points des démarches entreprises par le Sénégal et le Mali

Ces deux pays, après avoir constaté « des manquements graves dans la gestion de l’actionnaire SAVAGE » et des manquements graves liés à son incompétence dans le domaine ferroviaire, en étaient arrivés à des décisions majeures. A cet effet, ces états avaient souverainement décidé de ne plus céder l’entreprise à un concessionnaire qui n’a pas une expérience avérée en matière ferroviaire. C’est bien cette décision des états qui avait fondé la décision de ADVENS à porter son choix sur l’opérateur ferroviaire VECTURUS », s’est rappelé notre interlocuteur.  Qui précise qu’à cette époque, ces deux pays, après avoir constaté ces dits « manquements,  découlant du manque total d’investissement aussi bien  sur le matériel que sur les infrastructures, suite aux conclusions  de l’audit du cabinet Deloite et des propositions de l’opérateur VECTURUS  à travers son  plan horizon 2020,  avaient mis en place un projet, avec un nouveau schéma institutionnel.

En effet, ce projet en question consistait à privatiser l’axe commercial Dakar – Bamako en créant deux (02) sociétés de patrimoine séparées et une société d’exploitation commun en mettant sur pied un Organe de régulation. Suite au cumul de pertes d’exploitation et un niveau d’endettement très élevé de plus de 30 milliards de FCFA ; l’entreprise était placée sous règlement préventif ».

Les préalables à ces mesures consistaient, selon nos interlocuteurs, « à rompre le contrat de concession avec l’actionnaire majoritaire et de maintenir l’opérateur VECTURUS  pour une phase transitoire de 36 mois en attendant la mise en place d’un nouveau schéma institutionnel. L’actionnaire majoritaire, en l’occurrence ADVENS,  qui avait des ambitions objectives, au début en recrutant un opérateur ferroviaire d’expérience avait entre temps changé d’avis en mettant fin au contrat qui le liait à l’opérateur VECTURUS pour choisir un autre de sa famille dans le seul but de se maintenir vaille que vaille dans la concession ».

C’est pourquoi, à les en croire, « il est de notoriété publique que la privatisation du chemin de fer au Sénégal est un échec à tout point de vue. Cet échec est d’autant plus grave que sur le plan social, parce qu’il a provoqué des cascades de licenciements. Plus de 500 pertes d’emplois  dans plan social ont été notés ces dernières années avec leurs lots de désolations dans les familles ».

En plus, ajoutant que la privatisation du chemin de fer au Sénégal n’aurait causé que de malheur,  constatent-elles qu’elle « laissé un goût amer dans la classe ouvrière au Sénégal, particulièrement chez les cheminots, ce qui a provoqué la séparation des travailleurs du petit train de banlieue (PTB). Au-delà de la rétrocession du matériel ferroviaire, un patrimoine national cédé à un privé, l’absence totale d’investissement sur les  infrastructures et le matériel qui a atteint un niveau de dégradation très avancé, l’occupation anarchique du domaine ferroviaire ».

La privatisation, une mauvaise démarche

La privatisation du chemin de fer avait aussi causé des dommages. Ceux-ci, déclarent-elles, sont liés au retard des investissements depuis 2003, avait porté un coup dur sur la concession et hypothéquant  la survie du  chemin de fer, dans une situation de morosité caractérisée par l’absence totale de  trafic intérieur et voyageur autre que celui du P.T.B. Les désagréments et dommages découlant de la situation  actuelle de Transrail étaient durement ressentis par les travailleurs, leurs familles et les populations : licenciements, harcèlements, démissions, mutations arbitraire et demande explication abusive et manque de couverture sociale adéquate. L’utilisation des infrastructures à d’autres fins pour la recherche de  revenus, sont des pratiques aux antipodes de l’intérêt National.

Malgré cette situation, « quelque peu sombre, l’application sans délai du nouveau schéma institutionnel initié par le Sénégal et le Mali qui du reste, avait trop tardé à être mis en œuvre, avec les clauses retenues le 16 décembre 2014 à Bamako, et les 13, 14 Mars, au Sénégal pourrait sauver la situation de Transrail, si et seulement si l’actionnaire majoritaire qui constituait un facteur bloquant, consentait à partir. Si ce départ, condition sine-quanun de la mise en œuvre du nouveau schéma institutionnel, arrivait à réaliser, un comité de cogestion était mis en place durant une  phase transitoire.

L’urgence serait alors de faire face à la dégradation du matériel et des infrastructures, l’acquisition de nouvelles locomotives et l’achat de pièces de rechanges, sont au tant d’urgences qui appellent à l’apport d’argent dans l’entreprise ».

La lutte effrénée des syndicalistes pour sauver leur entreprise

C’était tout le sens de la lutte que menaient, à cette époque par, les syndicalistes. Selon eux, « la lutte que notre organisation syndicale mène sans relâche au sein de Transrail est juste et légitime. Nous l’assumions malgré les lourds sacrifices consentis, car elle allait de la survie de ce qui reste de la glorieuse épopée du chemin de fer Dakar – Niger. 129 Agents de la Direction des Installations Fixes, étaient été  licenciés pour des raisons inavouées le 31 Mai passé. La sécurisation des infrastructures ne pouvaient pas souffrir de retard ou de lenteur  d’entretien. C’est pour cette raison majeure, que nous avions continué la bataille pour la réintégration de nos camarades injustement licenciés. Le maintient des 142 agents de la surveillance générale dont leur départs est prévue le 31 Juillet prochain était plus que nécessaire pour la sécurisation de l’entreprise ».

Se souciant de l’avenir de Transrail, une société à l’agonie, les syndicalistes invitent l’Etat à jouer sa partition en vue de sauver cette société ferroviaire. « Le Président de la République, face au destin de son pays, le Sénégal, a mis en œuvre le P.S.E, dont les infrastructures constituent un des maillons essentiels. A ce propos nous l’appelons à éviter tout compromis avec ceux qui ont détruit le chemin de fer au Sénégal, et de s’atteler à la mise en œuvre du nouveau schéma institutionnel, seule alternative crédible pour la relance du chemin de fer », ont-elles solennellement demandé

A Transrail…, depuis des mois, l’outil de travail est presque à l’arrêt !

« De 13 machines, Transrail ne compte plus que 6 dont les 5 seulement étaient en état de marcher. Et le personnel est licencié comme de simples journaliers alors que ces travailleurs avaient des contrats à durée déterminée et attendaient un renouvellement. Quelque 129 agents avaient été licenciés depuis le début de l’année. Toutes choses qui font que les travailleurs de Transrail, dans le désarroi, réclament la tête du concessionnaire, Abass Jaber. Parce que tout simplement, aujourd’hui, si Transrail. SA est au fond du gouffre, c’est à cause de la gestion chaotique d’Abass Jaber. Ce dernier qui pourtant avait promis au moment de la reprise, d’apporter les investissements nécessaires à la relance de l’entreprise, mais, à ce jour, il n’a respecté aucun de ses engagements », dénoncent les syndicalistes.

Plongée dans une crise structurelle et financière sans précédent depuis 2010, la société Transrail S.A prend une bouffée d’oxygène. Après plusieurs cadrages, l’industriel et actionnaire principal, Abbas Jaber (Groupe Advens), détenteur de 51% des actions, va casquer la bagatelle de 5 milliards de f CFA (10 millions de dollars) pour sortir du trou abyssal l’ultime et dernier fleuron ferroviaire d’intégration sénégalo-malien.

Ce qu’on peut retenir des discussions entamées sur l’axe Paris-Dakar-Bamako.

Celles-ci sont concluantes. L’homme d’affaires Abbas Jaber se dit prêt au sortir du conseil d’administration, tenu le vendredi 24 juillet dernier à Bamako, à renflouer 5 milliards de f CFA pour la relance des activités de l’entreprise. Les tractations sont allées très vite. Abbas Jaber ne s’est pas endormi sur ses lauriers malgré le non-respect des engagements pris par les États du Mali et du Sénégal à venir à la rescousse de cet outil d’intégration sous-régionale.

À priori, l’urgence d’éviter à l’entreprise Transrail, poumon économique du corridor, d’être dans un trou de serrure, a poussé l’entrepreneur Jaber Abbas d’anticiper une injection financière d’un montant de 5 milliards de f CFA les jours à venir. À Paris, les lignes ont véritablement bougé. Selon Maiga, le PCA de Transrail, l’actionnaire majoritaire va mettre sur la table une enveloppe de 5 milliards de f CFA immédiatement pour l’achat des locomotives.

Dans cette partie de poker, où les États n’ont pas joué avec efficacité et parcimonie leur partition de sauver l’entreprise, l’homme d’affaires Jaber Abbas a décidé de prendre lui-même des projectiles pour éviter un dépôt de bilan à Transrail. Ouf de soulagement du côté des travailleurs de l’entreprise qui entrevoient un début d’avenir reluisant en attendant le règlement progressif des difficultés de l’entreprise. Signalons que Transrail est le fruit d’une joint-venture public-privé (Etats et l’actionnaire de référence, Abbas Jaber du Groupe Advens).

Enquête réalisée par Tapa TOUNKARA

source: http://www.gfm.sn/enquete-du-lundi-transrail-une-societe-ferroviaire-dans-lagonie/

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Lu 7278 fois Dernière modification le samedi, 15 août 2015 15:31

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