C’est une perte de temps de dire qu’il n’existe aucune négociation entre le pouvoir du président de la République, Macky Sall, et le camp de son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, dans l’affaire Karim Wade, à quelques jours du procès du plus célèbre détenu de la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss.

Et n’en déplaise aux tenants de l’actuel régime si prompts à se fendre de démentis, pour nier ce qui est devenu une évidence évidente, la vérité est plus prosaïque. En attestent toutes ces personnes impliquées dans les négociations toujours en cours et dont Actusen.com va livrer, ici, les identités. 

Le compte à rebours a commencé pour le procureur près la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI). Il avait annoncé en grande pompe un compte « tonnerre » de 47 milliards appartenant à Karim Wade à Singapour. Il y a même dépêché son substitut Antoine Diome qui est revenu bredouille. Et jusqu’à ce jour, Singapour n’a jamais confirmé l’existence de ce compte. A 10 jours du procès de Karim Wade, aucune banque singapourienne n’a communiqué avec l’Etat du Sénégal. Idem pour la France dont le Parquet financier avait classé sans suite le dossier Karim Wade estimant que Karim Wade ne possède aucun bien susceptible de faire l’objet d’une poursuite.

Rien ne devrait s’opposer à une évacuation sanitaire à l’étranger de l’inculpé Ibrahima Khalil Bourgi dit Bibo. Le chef de l’Etat, d’après nos sources, a instruit le parquet spécial près la Crei de ne pas s’opposer à une demande des conseils de Bourgi allant dans ce sens.

Bibo Bourgi peut envisager l’avenir sur le plan sanitaire sous de bons auspices. Le Quotidien a appris de bonne source que le chef de l’Etat milite pour une évacuation de l’inculpé Ibrahima Khalil Bourgi dit Bibo. Il nous revient en effet que le Président Macky Sall a instruit le Parquet spécial près la Crei de ne pas s’opposer à une requête des conseils de Bibo Bourgi aux fins d’une évacuation de ce dernier à l’étranger pour des soins médicaux.

Le Sénégal est installé dans « une répétition névrotique d’actes mafieux », a dit le psychologue Serigne Mor Mbaye, s’exprimant sur le débat suscité par le livre du colonel Abdoulaye Aziz Ndaw, dénonçant des pratiques indignes dans la gendarmerie sénégalaise. 

Dans un ouvrage en deux tomes, intitulé « Pour l’honneur de la gendarmerie », dont la teneur a été révélé lundi dernier par le journal EnQuête, le colonel Ndaw, ancien haut commandant en second de ce corps de défense et de sécurité, accuse le général Abdoulaye Fall d’avoir été, en tant que patron de la maréchaussée de 2005 à 2013, le « cerveau » d’une « association de malfaiteurs ». Lesquels se seraient enrichis illicitement par les moyens de « racket » organisé, de « mensonges » au chef de l’Etat d’alors Abdoulaye Wade aux fins trafics indus et de détournement d’importantes sommes d’argent investi dans le cadre de la recherche de la paix en Casamance, voire de collusion avec des rebelles du MFDC passible du crime de haute trahison.

59 ans. Le colonel Abdoulaye Aziz Ndaw est un officier supérieur tenace, gonflé de princi- pes. Parano aussi.

La vie est un grand film dans lequel on met du temps à trouver son rôle. A petites foulées, il courait après sa place au générique. Cette fois-ci, il a rejoint la célébrité à coups de sprints éclairs. Depuis quelques jours, Abdoulaye Aziz Ndaw affole le monde politico-médiatique après la publication de ces deux brûlots : La mise à mort d’un officier et Pour l’honneur de la gendarmerie. Au­dace ou suicide programmé ? «C’est surtout de l’audace. Il a mesuré prudemment les risques et sait les actes qu’il pose», analyse un proche du colonel. «C’est un super soldat qui bouscule les couards et l’establishment. Il ne croit pas au pistonnage. Pour lui, tout doit se baser sur le mérite»,  insiste un autre officier de gendarmerie. 

Le colonel Abdoulaye Aziz Ndao a commis « une violation de la réglementation en publiant ce livre sans l’autorisation de sa hiérarchie », a annoncé le ministre des Forces armées Augustin Tine dans une déclaration diffusée sur la RTS ce lundi à 20 heures.

« Le colonel Abdoulaye Aziz Ndao a violé une obligation fondamentale qui pèse sur l’ensemble du personnel des forces armées : l’obligation de réserve. Ainsi, cet officier a commis de graves fautes disciplinaires (…) », reconnait le ministre qui évoque plusieurs articles de loi, dont la loi du 28 juillet 2008 sur la défense nationale (…) portant «obligation de réserve jusqu’à l’âge de 65ans ». 

Sur le brûlot du Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw – « Pour l’honneur de la gendarmerie sénégalaise »-, Madjeye Mbodj demande « une enquête judiciaire indépendante pour tirer au clair » cette affaire. Mais, il précise qu’ «on ne doit pas se limiter seulement à des sanctions». 

«Il faut une enquête judiciaire indépendante. C’est la seule façon, à la fois de donner une suite correcte à un tel dossier mais aussi faire en sorte que les problèmes soulevés ne soient pas escamotés. 

Le fonctionnement de la gendarmerie n’est pas le seul sujet abordé par le Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw dans son livre intitulé “Pour l’honneur de la gendarmerie”. Dans le tome 2, le gendarme revient sur ses relations tant professionnelles que privées avec l’ancien Haut commandement de la gendarmerie, le Général Abdoulaye Fall.

“Comment vivre une amitié sincère, loyale et franche entre deux personnes que tout sépare ...”.

C’est par ces propos que le Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw débute l’avant-propos de son brûlot. Ce qui présume déjà une amitié sans lendemains meilleurs parce que, comme le dit l’auteur :

“il s’agit d’une amitié entre deux officiers dont le vécu dans la Gendarmerie ne semble pas suivre le même chemin, ni les mêmes principes encore moins les mêmes valeurs”. “Tout me sépare de mon ami et collègue Abdoulaye Fall, le gendarme”, résume le Colonel Ndaw.