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A l’issue de son 15ème congrès ordinaire tenu les 6 et 7 juin, le Parti socialiste (Ps) a reconduit, à sa tête, Ousmane Tanor Dieng. Ces assises ont été l’occasion de lui donner une nouvelle légitimité
La Maison du Ps a retrouvé, samedi, l’ambiance des grands moments qui ont traversé le cours de son histoire plus que cinquantenaire. Pour ce 15ème congrès, la mobilisation a été forte. Dès les premières heures de la matinée, les militants, venus de partout, ont pris d’assaut la permanence du parti. La salle des congrès étant trop exiguë pour accueillir cette déferlante vert et rouge, des écrans géants sont installés dehors pour permettre à tout le monde de ne rien rater de la cérémonie qui doit confirmer Ousmane Tanor Dieng dans ses fonctions de secrétaire général. Et c’est dans une salle archicomble et surchauffée que ce dernier fera son entrée quelques heures plus tard.
Costume sombre, écharpe de couleur verte au cou, sourire aux lèvres, Ousmane Tanor Dieng, en communion avec les militants, lève les bras au ciel. L’instant d’euphorie dure de longues minutes avant que le patron du Ps n’aille prendre place à la première rangée au bas de l’estrade où se trouvaient déjà des responsables comme Khalifa Sall, Abdou Khadre Cissokho, Abdoulaye Elimane Kâne et des invités d’autres partis politiques comme Mbaye Ndiaye de l’Apr, Mamadou Ndoye de la Ld, Maguette Thiam du Pit, Elhadji Malick Gackou de l’Afp, Landing Savané d’Aj/Pads. Etaient également présents, le secrétaire général de l’International socialiste Louis Ayala, le représentant du Ps français Jean-Marc Germain, le mauritanien Ahmed Ould Dada, des représentants du Rpm et de l’Adema du Mali, de partis politiques du Niger, du Bénin, du Maroc.
Avant le début des travaux, le président de séance, Aminata Mbengue Ndiaye, a rendu un vibrant hommage à Léopold Sédar Senghor et à Abdou Diouf, deux hommes qui, selon elle, incarnaient parfaitement les valeurs du socialisme. Et la présidente du Mouvement des femmes du Ps tresse des lauriers à Ousmane Tanor Dieng qui a su perpétuer le legs de ses deux devanciers dans un contexte difficile. « Ousmane Tanor Dieng a su tenir le cap en pleine tempête au moment où d’autres responsables ont préféré quitter le navire. Et contre vents et marées, il a réussi à consolider la démocratie interne », a-t-elle dit sous une salve d’applaudissements.
A sa suite, le secrétaire à la vie politique, Khalifa Sall, a rappelé le processus qui a reconduit Otd à la tête du Ps. Rappelant que depuis 2007, le Ps a innové dans la mode de désignation de ses dirigeants, il a indiqué que durant 15 jours, 117 coordinations sur 138 ont pris part au vote pour départager les deux candidats déclarés. Sur les 20.372 suffrages valablement exprimés, Ousmane Tanor Dieng a obtenu 18.836 voix et son adversaire, Aissata Tall Sall a glané 1.135 voix. « Le Bureau politique a validé les résultats et déclaré Ousmane Tanor Dieng vainqueur avec 92,46 % des voix », a précisé l’actuel maire de Dakar. Par la même occasion, Bounama Sall a été élu à la tête des Jeunesses socialistes en remplacement de Barthélémy Diaz, tandis que Mme Yéya Diallo a pris les rênes des jeunesses féminines.
Cette large victoire consolide la légitimité de l’ancien ministre d’Etat en charge des Affaires présidentielles sous le président Abdou Diouf. Ceux qui se sont succédé au micro n’ont pas manqué d’ailleurs de le souligner et de se féliciter de la démocratie interne qui prévaut au Ps. Une légitimité que le directeur des structures de l’Apr a magnifiée. « Cette légitimité montre que Ousmane Tanor Dieng est un homme sur qui on peut compter en tant qu’allié. C’est un homme sérieux, un bon allié dans notre compagnonnage de « Bennoo Bokk Yaakaar » et dans la gestion des affaires de l’Etat. Nous sommes contents de ce compagnonnage», a déclaré Mbaye Ndiaye. Indiquant que l’éparpillement des candidatures dans certaines localités n’entamant en rien la bonne entente entre les partis de la majorité présidentielle. « Les affaires de l’Etat sont plus importantes et sont au-dessus de toutes autres considérations. Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l’Afp a confié toute sa fierté d’être un pur produit du Ps car c’est le parti qui a guidé ses premiers pas en politique. Cela étant, Elhadji Malick Gackou a martelé que l’avenir du Ps et celui de l’Afp sont indissociablement liés. Tour à tour, Mamadou Ndoye, Maguette Thiam, Landing Savané, et d’autres leaders socialistes venus du Niger, du Mali, du Bénin, de la Mauritanie, du Maroc et de la France se sont relayé au micro. Et tous ont rappelé le rôle crucial que le Ps a joué dans la naissance au Sénégal d’un Etat solide et d’une démocratie chantée partout dans le monde.
Aïssata Tall Sall, la grande absente
Si tous les ténors ont répondu présents au congrès, ce n’était pas le cas avec Aïssata Tall Sall. Celle qui s’était portée candidate au poste de secrétaire général du Ps face à Ousmane Tanor Dieng a été la grande absente de cette messe socialiste. Durant tous les travaux, aucune référence n’a été faite de cette absence.
OUSMANE TANOR DIENG : « Demeurer un parti averti et conscient de ses responsabilités »
Auréolé d’un nouveau mandat à la tête du Ps, Ousmane Tanor Dieng a rappelé, dans son discours, que sa mission sera de maintenir le parti dans les valeurs qui l’ont toujours guidé : un parti averti et conscient de ses responsabilités vis-à-vis de ses mandants et de la nation.
Un parti en quête permanente d’une vie meilleure pour les Sénégalais. Cette ligne, le Ps et son Secrétaire général réélu n’entendent pas s’en démarquer. C’est au nom de ce principe que, depuis son dernier congrès ordinaire tenu en 2007, le Parti socialiste, face à des évènements qui ont marqué la vie du pays, s’est toujours signalé par son engagement républicain. A ce titre, on peut citer la création du « Front Siggil Sénégal », après la présidentielle de 2007, l’avènement des Assises nationales puis celui de « Benno Siggil Sénégal », les élections locales de 2009, la présidentielle de 2012 avec la mise en place de la coalition « Bennoo Bokk Yaakaar », etc. « A chacune de ses étapes de cette longue construction, notre formation politique a apporté sa pierre à l’édifice, une pierre maintes fois angulaire », a rappelé Ousmane Tanor Dieng. Après le congrès de 2007, placé sous le signe du nouvel élan, le Ps peut se prévaloir, selon son secrétaire général, de bons résultats sur le plan organisationnel et politique. L’afflux de jeunes et de cadres, le rôle de plus en plus affirmé du Conseil consultatif, les bonnes pratiques de démocratie interne, la modernisation et la facilitation des modalités d’adhésion au parti, la restructuration des instances de base, la création de nouvelles structures à même de répondre aux profils et offres de jeunes, d’adultes hommes et femmes, la participation de qualité à toutes les initiatives ayant eu une portée historique déterminante au cours de ces 13 dernières années, etc. sont « quelques repères qui sont autant d’acquis précieux dont nous avons des raisons de nous féliciter », s’est félicité le patron du Ps.
Fort de ce parcours, il a déclaré que ce congrès doit jeter les bases d’une nouvelle réflexion. L’objectif étant de demeurer un parti à la fois d’avant-garde et collé à la marche du monde. « Il ne s’agit donc pas de sortir de nos assises avec un nouvel édifice clés en main, mais essentiellement de bien poser les problèmes et de nous entendre sur des pistes de réflexion, sur un schéma de travail et sur un agenda afin que, dans un délai dont nous conviendrons, le Bp présente aux plus hautes instances du parti un document de qualité sur la ligne nouvelle commandée par le diagnostic et la prospective ainsi menées », a souligné Otd.
Elhadji Ibrahima THIAM
SOURCE /http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=40341:15eme-congres-parti-socialiste-une-nouvelle-legitimite-pour-ousmane-tanor-dieng&catid=78:a-la-une&Itemid=255
